La vie à l'internat

Au lycée, j'étais interne... et ça n'avait rien à voir avec l'horrible pension dont les parents menaçaient autrefois les enfants pas sages ! Heureusement d'ailleurs. Moi qui avait été traumatisée petite en voyant le film Jane Eyre avec Charlotte Gainsbourg par la terrifiante école de Lowood où les petites filles sont battues, affamées, humiliées, obligées de casser la glace de l'eau pour se laver le matin et dont les cheveux sont coupés si elles ont le malheur d'être frisées (comme moi), j'ai été agréablement surprise. Bien sûr, à l'époque déjà je savais depuis longtemps que les pensions comme celle de la pauvre Jane Eyre n'existent plus... mais quand même.

J'avais demandé à être pensionnaire pour aller au lycée Guy Môquet de Châteaubriant à cause de son option arts-plastiques (on pouvait avoir 5 à 8 heures de cours d'arts-p. par semaine !). Je partageais ma chambre avec deux ou trois autres filles selon les années et mon dortoir était assez calme. On était si sages qu'on était même l'un des rares dortoirs du lycée à pouvoir passer son heure d'étude le soir dans nos chambres plutôt que surveillées dans une salle de cours, ce qui était très appréciable. Du coup, on pouvait se parler un peu et s'accorder de petites pauses entre filles...

Une fois, une fille dans ma chambre avait le cafard et un de ses amis dans le dortoir au-dessus du notre m'a demandé si on pouvait lui faire du thé.

Visiblement, il avait dû remarquer que cette boisson était un remède très efficace contre le blues. C'est bien la preuve qu'on passait un bon moment !

Cependant, ces petits moments de sérénité étaient parfois un peu troublés. Comme souvent la vie en communauté comporte quelques inconvénients, comme le bruit des voisins...

Je me souviens qu'une fois, une surveillante avait voulue photocopier ce dessin pour le montrer aux garçons du dessus. Je crois qu'ils jouaient à saute-moutons ou à un truc du genre le soir...